Composée de dirigeants d’établissements médico-sociaux, de responsables innovation, de professionnels du domicile, de représentants institutionnels et de cadres de terrain, cette délégation
pluridisciplinaire s’est immergée pendant une semaine au cœur du
système japonais de soutien aux personnes âgées.
La première journée de la mission a été accueillie à l’
Ambassade de France au Japon, offrant un éclairage essentiel sur le
contexte culturel et les
spécificités du système médico-social japonais. Les interventions de Thibault Fabre, Alexis Tatto et Philippe Auvaro ont permis à la délégation de mieux comprendre les dynamiques locales, tant en matière de
financement que de
gouvernance.
Cette introduction a été suivie par la présentation du service
Tokushimaru par son directeur général Ayumu Shingu. Bien plus qu’un simple commerce ambulant, Tokushimaru est un
dispositif de vente mobile pensé pour
lutter contre l’isolement,
soutenir la mobilité et
promouvoir une alimentation équilibrée chez les personnes âgées vivant en zones reculées. Ses chauffeurs, véritables
acteurs de lien social, jouent un rôle clé dans la détection des
situations de fragilité.
La deuxième journée a mis à l’honneur deux
initiatives emblématiques. D’abord,
Aoi Care (en japonais), un modèle de
« group home » fondé par Tadasuke Kato. Ce lieu de vie ouvert sur la communauté allie
habitat partagé,
accueil de jour et
logement intergénérationnel, dans un environnement qui valorise le
droit au risque et le
lien social.
Puis, la délégation a visité le
Shonan Robo Care Center, développé par
CYBERDYNE Inc., où la
robotique se met au service de l’
autonomie. L’exosquelette
HAL permet à des patients atteints d’AVC, de traumatismes crâniens ou de maladies neurodégénératives de retrouver mobilité et indépendance.
La troisième journée a débuté chez
Med Agricare (en japonais), dans une résidence du groupe
Agrie accueillant des résidents
lourdement dépendants. Les lieux, pensés pour le
bien-être, intègrent des matériaux nobles comme le cèdre et le cyprès japonais, ainsi qu’un jardin japonais accessible depuis chaque chambre. Le
design intérieur, signé par de grands architectes, reflète une attention particulière au
cadre de vie.
L’après-midi, la délégation a visité
Shizukaso (en japonais), un établissement fondé par un couple japono-suédois, proposant une
prise en charge graduée, y compris pour les personnes atteintes de
démence. La
musique y est un
levier d’épanouissement : chaque résident est encouragé à
jouer d’un instrument adapté, accompagné d’un
chef d’orchestre. Certains pensionnaires se sont même produits devant plus de 1 000 personnes.
La quatrième journée a prolongé la réflexion autour de l’
inclusion. Le matin, découverte de l’approche holistique de
Kotoen, une organisation qui accompagne
enfants,
personnes âgées et
personnes en situation de handicap dans un même
lieu de vie. Les
interactions intergénérationnelles y sont centrales, comme en témoigne la fête d’anniversaire des enfants de mars, célébrée avec les aînés dans une ambiance
familiale et bienveillante.
L’après-midi a été consacrée à la visite de
Wakabadai (en japonais), un
quartier résidentiel inclusif développé par la Sawayaka Welfare Foundation, dans la préfecture de
Yokohama. Ce projet réunit
commerces,
centre intergénérationnel,
crèche,
associations de résidents et
services à domicile. Résultat : un
taux de recours aux soins de longue durée inférieur à la moyenne nationale.
Cette
mission d’étude a permis à la délégation de découvrir des
approches singulières, à la croisée de l’
humain, de l’
innovation technologique et du
design architectural, en faveur d’un
vieillissement digne, actif et inclusif. Un grand merci à l’ensemble des hôtes japonais pour leur accueil chaleureux et aux participants pour la richesse des échanges tout au long de cette semaine inspirante.