Issus des autorités de tutelle, d'associations et d'établissements, les participants ont eu l'opportunité d'échanger avec des collègues québécois et allemands sur l'organisation et le fonctionnement d'unités d'hébergement dédiées aux personnes ayant des troubles graves du comportement.

L'Engagement 4 de la stratégie française autisme et troubles du neurodéveloppement publiée en 2021 se donne pour priorité de soutenir la pleine citoyenneté des adultes, en particulier en créant des unités résidentielles pour les adultes autistes au profil très complexe. « Les dispositifs actuels d'accompagnement pour adultes autistes qui présentent des profils très complexes (présentant d'autres troubles du neurodéveloppement (TND) ou des comorbidités) sont aujourd'hui mis en échec : les modes d'accompagnement sont souvent inadaptés et parfois maltraitants. Il est nécessaire d'offrir des lieux de vie pérennes et centrés sur le bien-être de ces personnes adultes autistes en situation très complexe. »

Julie Bouchard, du Service québécois d'expertise en troubles graves du comportement (SQETGC) a présenté la mission de ce service d'exception : développer et diffuser l'expertise en troubles graves du comportement (TGC) à l'intention des acteurs du secteur au Québec (et du monde francophone).
L'objectif est d'aider les établissements à réduire les troubles graves du comportement de leurs usager, mais aussi les impacts de ces comportements sur les usagers et leurs proches, sur le personnel, les équipes soignantes et l'ensemble du réseau. Julie a présenté les différentes ressources disponibles sur le site du SQETGC et leur potentiel pour construire et faire fonctionner une unité de vie résidentielle pour adultes autistes en situation très complexe.

Sean Stirrup et son équipe ont présenté le complexe résidentiel Guimont, une structure d'hébergement dédiée aux personnes présentant des troubles graves du comportement qui a participé à la stratégie de désinstitutionnalisation à Montréal. Il s'agit d'un milieu résidentiel qui offre des services de réadaptation pour 29 usagers qui présentent une déficience intellectuelle et/ou un trouble du spectre de l`autisme (TSA) et des troubles graves du comportement. Les services offerts sont épisodiques (à court et moyen termes).

Enfin, les participants ont pu échanger avec Silke Schmidt grâce à une interprète traduisant ses propos en simultané. Silke dirige le projet leben lernende la fondation évangélique Johannesstift, projet qui a débuté en 1992 dans le cadre de la déshospitalisation / désinstitutionnalisation des personnes accueillies sur le site de l'hôpital psychiatrique Königin Elisabeth Herzberge. Les personnes accompagnées résident aujourd'hui dans des colocations de 6 à 8 personnes bien qu'elles nécessitent un niveau élevé de soutien en raison de troubles cognitifs graves, de déficiences multiples et complexes, d'autres maladies neurologiques, psychiatriques, de handicaps physiques et sensoriels, de comportements défiants (automutilation/atteinte aux autres), d'une communication déficiente (non verbale, généralement au niveau basal) et d'une expérience d'abandon (notamment liée à des déménagements et changements de structure fréquents).

Le replay des échanges et les présentations sont disponibles sur notre site E-Journey